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Comté
Comté
Le froid s'est annoncé, il vient sur mon pays
Comme un ami longtemps absent de chez lui.
Dans la plaine, de la brume des étangs émane,
La légende; vieille amie de la veillée bressane.
La plaine entière s'est enrobée de mystère,
Et la montagne toute proche de lumière
Qui nimbe les vieilles sentinelles avancées:
Grandes ombres et hautes tours abandonnées.
Ici, le temps qui passe fait une courte pause,
La même année après année, qui nous impose
Le sentiment qu'un cycle immuable a laissé
La marque de son passage, fins fils givrés,
Et qui brodent de blanc les vignes vendangées
Du Revermont et des profondes reculées.
Plus haut, la montagne devient blanche claire
La bise noire fait craquer les branches centenaires
Et fige dans chaque recoin du haut plateau
Les lacs, les rivières, la moindre goutte d'eau.
Dans ces contrées les âmes sont encore chrétiennes,
Mais la nature tout autour d'eux est païenne.
Elle forge des temples sur les frontons des cascades,
Où, comme on le sent toute la nature parade:
Esprits d'hier et bêtes d'aujourd'hui mêlés.
C'est mon pays où beauté et rudesse sont liées.
De bas en haut on sait encore sans l'avouer,
Que l'homme, de combes en étangs n'est qu'invité.
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